La lutte contre le harcèlement à l’École est une priorité du Ministère de l’éducation nationale pour garantir un cadre de vie favorable à la réussite de chaque élève.
Sensibiliser et responsabiliser les parents, les élèves, les enseignants et tous les professionnels de l’éducation est primordial : c’est dans cet engagement collectif que réside une des clés majeures pour lutter contre le harcèlement à l’École.
1/ DES CONSÉQUENCES POUR TOUS LES ACTEURS DU HARCÈLEMENT
L’École est le lieu où l’on transmet à chaque élève, dans une perspective humaniste, un savoir et des valeurs. Chaque cycle d’enseignement accompagne la construction de l’identité et de la personnalité de l’enfant.
Pourtant, cette construction peut être gravement menacée par le harcèlement à l’École. Ce type de violence entraîne très souvent des séquelles graves chez la victime, l’agresseur ou le témoin, pouvant aller d’états anxieux ou dépressifs à des troubles du comportement, en passant par l’échec scolaire.
Chacun des acteurs du harcèlement – la victime, l’agresseur, le témoin – est exposé à de multiples conséquences à court, moyen ou long terme.
2/ LES RISQUES POUR LA VICTIME
Lorsqu’on évoque les conséquences du harcèlement, on pense spontanément aux lésions et marques corporelles que certains jeux, rackets, bagarres violentes peuvent causer.
On réalise trop rarement que le harcèlement peut également avoir de graves conséquences scolaires, sociales, physiques et psychologiques à long terme.
À COURT TERME
Absentéisme et décrochage scolaire:
La peur du harcèlement peut provoquer un absentéisme répété, menaçant la réussite scolaire.
Le harcèlement peut entraîner entre autres des troubles de la mémoire et de la concentration et des difficultés de raisonnement. Ces manifestations peuvent mener la victime à un arrêt prématuré de sa scolarité, ou à des orientations inadaptées.
Les problèmes de violences provoquent cependant un sentiment d’insécurité chez une minorité non négligeable d’élèves : environ 15 % ne s’y sentent pas en sécurité.
Plusieurs enquêtes récentes rappellent que les élèves en situation de harcèlement sont plus exposés que d’autres aux décrochages du seul fait d’avoir peur d’aller à l’école : 5 % disent ne pas s’être rendus au collège au moins une fois car ils avaient peur de la violence,
Une baisse soudaine des résultats, un repli sur soi en classe (moins de participation….) peuvent être liés à une situation de harcèlement.
L’indisponibilité psychique :
Suite logique de l’isolement, chez un enfant la peur perturbe le développement de ses compétences scolaires, sociales et relationnelles nécessaires à son épanouissement.
Le sentiment d’abandon : le sentiment d’être abandonné par ses camarades mais aussi par les adultes fragilise les processus de socialisation, pousse l’enfant à se renfermer sur soi et accroît le risque de recours à la violence comme moyen d’expression.
Troubles du métabolisme et du comportement :
Les victimes peuvent souffrir de divers symptômes tels que vomissements, évanouissements, maux de tête, de ventre, problèmes de vue, insomnie et, dans certains cas, d’un arrêt de croissance et de faiblesses du système immunitaire. Certaines victimes peuvent développer des troubles du comportement, souffrir de troubles alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie et de divers troubles du comportement.
Isolement relationnel :
Malmené par ses pairs, l’enfant se referme sur lui-même et passe sa détresse sous silence. Cet isolement le prive d’un partage émotionnel et d’échanges lui permettant de réfléchir sur sa situation, ne lui donnant pas la possibilité de s’appuyer sur autrui pour trouver une solution. Il va également favoriser le développement d’un sentiment de honte, de perte d’estime de soi et de culpabilité.
À MOYEN TERME
Troubles anxio-dépressifs :
Le comportement dépressif naît de deux phénomènes conjoints :
- Un enfant ou adolescent va imaginer qu’il est responsable et coupable des mauvais traitements qu’il subit.
- Sans appui, l’enfant va progressivement perdre confiance dans son entourage et va renoncer à demander de l’aide
Comportement suicidaire :
Le harcèlement peut conduire à un passage à l’acte suicidaire.
Comportements violents :
Le harcèlement peut entraîner de la part des victimes un recours à la violence, invoquée comme unique moyen de défense.
À LONG TERME
Troubles de la socialisation :
L’impact psychique du harcèlement est de très longue durée. Une faible estime de soi, des tendances dépressives et une vulnérabilité relationnelle acquises dans l’enfance ou l’adolescence du fait du harcèlement peuvent entraîner des difficultés d’adaptation dans le contexte professionnel, relationnel et amoureux.
Troubles psychiques :
Chez l’adulte, dépression, tentatives de suicide, phobie sociale, addictions aux médicaments ou aux drogues peuvent être liées à un harcèlement à l’école passé.
Coût social :
Le harcèlement est également un problème de santé publique. L’action préventive est beaucoup plus utile et moins onéreuse que la prise en charge médico-sociale.